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  Journalsemilitteraire

La Rivière à l'envers - 1, Tomek (Jean-Claude Mourlevat)

12 Juillet 2019 , Rédigé par Angua Publié dans #Lectures curieuses, #Lectures jeunesse, #Un journal semi-littéraire, #Vie de prof, #WTF ?

Je pourrais parler de la grosse pile de livres lus dernièrement, mais c'est ce roman qui me chatouille du clavier. Figurez-vous qu'il m'a donné des palpitations. Parfaitement, sans doute est-ce l'effet de mon grand âge, mais depuis quelques temps, quand je m'agace en lisant, je palpite, au sens propre.

 

La Rivière à l'envers est un classique, voire ultra-classique des œuvres de jeunesse proposées et même parfois étudiées au collège, je connais plusieurs adultes (gros lecteurs ou pas du tout) qui en gardent un souvenir ému. Ajoutez à ça le fait que j'ai beaucoup aimé le peu que j'ai lu de Mourlevat (Le Combat d'hiver, l'Enfant-Océan), j'étais joyeuse et guillerette en commençant ma lecture. Prête à aimer, convaincue de lire un texte plein de qualités.

Il en a. Sûrement. Qui m'ont été masquées par deux éléments que je n'ai pas réussi à dépasser... ou pas voulu ?

Tomek est un jeune épicier, chez qui on trouve de tout. Un beau jour, la mystérieuse Hannah apparait dans son échoppe et lui demande s'il vend de l'eau de la rivière Qjar, cette rivière qui coule à l'envers et donne la vie éternelle. Évidemment non, car il ignorait tout de ladite rivière qui n'est peut-être qu'une légende. Hannah s'en va, Tomek décide, pour elle, de partir à la recherche de cette mystérieuse rivière.

Là, mes dents grincent. "Tomek décide, pour elle, de partir à la recherche de cette mystérieuse rivière"... j'ai re-vécu l'épouvantable Effet Fanfan, un cauchemar de lecture qui m'est sûrement très personnel : Fanfan, roman d'Alexandre Jardin, est censé raconter un amour fou (des enseignants l'ont fait étudier à leurs élèves ! J'en ai la preuve : l'exemplaire que j'ai lu est celui que mon conjoint a lu quand il était collégien... boudiou... rien que de le taper, ça y est, je palpite à nouveau). Censé raconter une histoire d'amour, donc. J'y ai lu la folie pathologique d'une homme dangereux. J'ai détesté ce bouquin comme peu d'autres, car il montre sous un jour positif un comportement obsessionnel, et profondément malsain.

La Rivière à l'envers est un gentil roman pour la jeunesse, rassurez-vous, et si Tomek est bien niais (mais courageux, c'est un héros, quand même), il n'est pas totalement barjot non plus. Mais l'argument de départ m'a vraiment hérissée. Beaucoup.

Le voilà parti, pour traverser des contrées merveilleuses, des personnages de contes, des épreuves initiatiques, et ô dis donc, quelle surprise, apprendre une grande leçon de vie en découvrant la fameuse rivière et retrouvant Hannah par la même occasion. Deuxième raison qui fait que j'ai souffert à la lecture de ce roman. L'enchaînement des péripéties, une autre, puis une autre, puis encore une autre, c'est joli, c'est poétique, on pourrait en ajouter à l'infini, oui, dans un monde qui me plait, j'en attends toujours plus, mais là, non, dans cet univers trop gentil pour que j'y croie, c'était trop. Je crois qu'on pourrait parler d'un Effet Princes de l'Exil, cette fois-ci. Roman de Nadine Garrel, lu quand j'étais au collège, sûrement bourré de qualités (la professeure qui nous l'avait fait étudier est parmi les meilleurs que j'ai eu de toute ma scolarité), durant lequel je me suis très, très profondément ennuyée, d'un ennui dont je me souviens une trentaine d'années plus tard, quand les auteurs classiques m'apparaissaient juste comme un peu compliqués.

Conclusion : vraiment, j'ai détesté dans les grandes largeurs. Et pourtant, je le conseillerais quand même à des élèves, puisqu'il parait que ça peut marcher...

 

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