De fièvre et de sang (Sire Cédric)
Même si Angemort est un titre qui reste pour moi associé à une de mes plus grosses rigolades de lectures, je ne voulais pas limiter mon regard sur Sire Cédric à cela. Pas seulement parce que cet auteur est d'une gentillesse incroyable, mais aussi parce qu'objectivement, son oeuvre grandit, est de plus en plus reconnue, et que je ne pouvais donc me limiter à des avis de 2e main à son sujet.
Heureux hasard: De fièvre et de sang m'a été offert il y a peu! Et j'ai profité de ces débuts de vacances pour m'y plonger.
Eva est une profileuse envoyée de Paris dans le sud pour épauler la police locale , laquelle est dépassée par une série de meurtres sanglants qui ne peuvent qu'être l'oeuvre d'un malade. Vauvert, flic local, l'accompagne dans une ferme isolée où, selon les hypothèses en passe de devenir certitudes d'Eva, une jeune fille qui vient de disparaître devrait être tuée à son tour... L'intuition est juste, mais le meurtrier coriace: il s'agit de deux frères, dont la folie est allée beaucoup plus loin que la police ne l'aurait cru...
Quelques mois plus tard, des meurtres perpétués avec la même sauvagerie sont commis sur Paris. L'implication des Salaville, abattus, est tout simplement impossible. Pourtant, le mode opératoire et les horreurs subies par les victimes sont les mêmes...
Je ne lis quasiment jamais de thriller et goûte peu le polar, mais ce roman se teinte de fantastique dès
l'ouverture, ce qui m'a non seulement rassurée mais aussi franchement emballée pour continuer. Le mystère est dosé savamment, le rythme travaillé, le style maîtrisé... oui, l'histoire est
classique et ses étapes se laissent parfois flairer, mais Sire Cédric a maîtrisé l'alchimie du chapitre court et du paragraphe bref, incisif, qui va à l'essentiel et étoffe l'univers dans lequel
l'action prend pied. Au final, un roman sans exigence révolutionnaire mais qu'on n'a pas envie de lâcher une fois ouvert et dont l'efficacité est redoutable. Pour tout vous avouer, j'ai trouvé
les sensations de lectures que me procure Stephen King à plusieurs reprises... c'est confirmé: Sire Cédric se bonifie et sa plume n'oscille plus entre canular et littérature.