L'appel de la lune (Patricia Briggs)
Rassurez-vous, ce n'est pas un article où je ne vais faire que me plaindre (j'en entends venir d'ici sur le thème "hé, elle nous fait le même coup à chaque veille de vacances! Tu parles d'un prétexte pour lire tout et n'importe quoi!" . D'une part, ils auront parfaitement raison, et d'autre part, c'est mon blog, donc j'y cause de ce que je veux.)
Bref. Je ne dégouline pas d'énergie et ne ruisselle pas non plus d'intelligence ces temps-ci.
Au point que, tenez-vous bien! L'incroyable s'est produit.
Entrée dans une librairie pour feuilleter des éditions scolaires de l'Ile au trésor que je n'ai pas trouvées (où va le monde, je vous le demande!)
, j'ai cédée à la tentation. Ce qui est rare, je suis d'une nature forte dans le domaine!
Mais une couverture m'a attirée l'oeil. Certes, je l'avais cherché, bifurquant presque consciemment dans le coin consacré à la littérature de l'imaginaire. Couverture croisée lors de multiples
errances sur des blogs littéraires, où je prends soin chaque fois de prendre de scrupuleuses notes, histoire de garder des traces et d'aller à l'essentiel en cas d'envie frénétique de livres.
Couverture croisée donc, et associée au genre "bit-lit", goûté avec Fascination, genre par lequel je savais que je me laisserais à nouveau tenter.
Peut-être est-ce là que je précise que des titres et des noms d'auteurs... j'en avais noté une bonne floppée.
Me revoilà donc sortie, fière comme Artaban (vous savez, le héros de La Calprenède? Bon, je n'avais jamais entendu parler de l'auteur avant ces cinq dernières minutes, où je me suis interrogée sur
l'identité de ce fameux Artaban.)
Aussi fière que lui, vous dis-je.
Me réjouissant déjà à l'idée de la longue pause qu'allait s'octroyer mon cerveau lors de sa saine lecture!
Et bien... Vous savez quoi?
Dès les premières lignes, j'ai senti qu'un sérieux truc clochait.
Parce que... ce que je m'attendais à lire, c'était Morsure, de Kelley Armstrong. Et que l'histoire de la femme mécano, c'était celle de ce roman publié chez Brage avec une couverture
d'Harlequin.
Jamais cela ne m'était arrivé... mais au lieu de continuer à m'inquiéter pour ma santé mentale, peut-être vais-je vous en parler?
Parce que je l'ai lu. D'une traite même.
L'appel de la lune est l'histoire de Mercy, une changeuse (créature humaine qui a la possibilité de se transformer en coyote où elle veut et quand elle le veut. Bien plus pratique que ces
bons vieux loups-garous qui ont ici aussi des problèmes de contrôle et subissent l'influence de la lune). Elle vit parmi les humains qui ignorent sa nature malgré le coming-out des faes, lutins,
gnomes et autres créatures magiques innoffensives, a dans son voisinage l'alpha de la meute de loups-garous du coin et a été élevée par une autre meute. Un beau jour, débarque un jeune loup dans
son garage, qu'elle prend son aile... jusqu'au moment où les choses tournent mal.
Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, car cette lecture facile fut un réel plaisir. Rien à voir avec l'ambiance dégoulinante de mièvrerie et d'innocence de
Fascination: chez Patricia Briggs, les personnages meurent, la violence est aussi présente que dans notre univers, ils ont des sentiments sans niaiserie, rien n'est totalement blanc ni
noir. Et au final.... c'est vachement bien. Non, pas de la haute-grande littérature, mas c'est vraiment un bouquin sympa, sans prétention, qui présente beaucoup plus d'intérêt que la série de
Stephenie Meyer dans un univers beaucoup plus foisonnant que j'aurais envie de rapprocher de la fantasy urbaine... s'il ne s'installait pas en bonne partie dans les bois.
Bref, lisez-le en cas de grosse fatigue! Le plus dur étant finalement de ne pas se laisser dégoûter par la couverture (nan mais je vous jure! Pire que ce que j'imaginais, cette illustration, le
sourire porno dans la mise en scène type "Harlequin frissons", c'était vraiment le truc à éviter!) ni par la traduction qui laisse franchement à désirer, ni encore par les coquilles(nombreuses).
Pour la peine, je lirai le suivant en anglais!
Edit: Une autre barrière à passer: le 4e de couverture. Personnellement sans les avis enthousiastes lus ici ou là, JAMAIS je n'aurais daigné m'intéresser à un texte où on trouve des choses comme
"pas une filles des plus banales"; "dure à cuire", "son voisin très sexy"... j'arrête là le florilège, vous aurez constaté sans moi que c'est du lourd)