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  Journalsemilitteraire

Chroniques du pays des mères (E.Vonarburg)

26 Septembre 2007 , Rédigé par Angua Publié dans #Lectures SFF

Difficile de se lancer tout de suite dans une "critique" de ce roman... pas seulement parce que ces derniers jours ont été bien remplis, mais aussi à cause de la nature même du roman.
Chroniques du pays des mères est loin d'être un roman facilement résumable. Bien sûr, on peut évoquer Lisbeï, l'héroïne que nous accompagnons tout au long de sa vie, et la société essentiellement féminine dans laquelle elle évolue. Le féminin omniprésent, dans les moindres pronoms indéfinis, le monde à la fois si libre et si contraignant qu'est le pays des mères...

Il y a une semaine que j'ai terminé ce roman, et la densité est restée. Souvent, au bout de quelques jours, l'univers s'estompe, l'ambiance se dilue... et là non. 

chroniques-copie-1.jpgRevenons-en à l'intrigue, donc. Lisbeï nait au Pays des mères, et dès sa tendre enfance se distingue par sa solitude et son esprit à part, empli d'interrogations et de besoins affectifs encore mal formulés auxquels ne peut répondre l'ignorance traditionnelle qui entoure les petites, considérées comme des non-personnes. Loique dans ce monde où la Maladie fait grimper en flèche la mortalité infantile.
Elle sort de ce monde clos en grandissant, pour, fille de mère,  devenir Mère elle-même... mais jamais le sang qui marque le début de sa formation réelle ne vient, elle passe du statut de jeune pousse Verte à celui de Bleue, femme qui ne sera pas concernée par les maternités nombreuses et nécessaires pour chacune.

Au-delà de l'histoire et du personnage fascinant de Lisbeï, l'univers laisse des traces pendant et après la lecture. Parce que tout dans ce monde est crédible. Cohérent, pensé... solide. Apaisé aussi. Le prix de cette paix est l'annihilation des sentiments entre les femmes et les hommes, simple bétail, rare, destiné  la reproduction. Qui interroge aussi sur les inhinibitions qui restent encore parfois dans notre société...

C'est une autre des raisons qui m'a fait adorer ce roman. Il est de ceux où on peut se plonger complétement, se noyer, se couper du monde alentours, où chaque pause demande un court instant de retour à la réalité. C'est un sentiment que j'ai rarement quand je lis, et quand je le trouve... je le savoure.

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