Le grand abandon (Cory Doctorow)

J'attendais ce roman avec avidité. Au point de l'avoir acheté dès son arrivée en librairie, événement assez rare pour être noté. Depuis Little Brother, je savais que Cory Doctorow capable de m'embarquer et de me passionner.

Le Grand abandon campe un futur plus ou moins proche, où le capitalisme et ses zottas ont abouti à une domination du monde quasi-absolue, parvenant à faire payer chaque aspect de la vie ou peu s'en faut, endettant à vie les plus modestes qui n'eurent pas la chance de naitre dans leur caste d'élus.

Seth et Etcaetera rencontrent Natalie lors d'une party communiste (ou comment, dès le premier chapitre, je gloussais toute seule dans mon bouquin) qui dégénère avec la mort d'un participant. Après un passage chez le zotta de père de Natalie, ils quittent notre monde par défaut pour devenir abandonneurs, c'est-à-dire rejoindre ceux qui ont rompu avec une vie capitaliste et toute forme de système monétaire au sein de communautés installées sur les ruines de villes abandonnées ou au milieu de nulle part.

Rarement j'ai lu tel brassage d'idées et d'aventures. Ce que vivent Seth, Natalie, Etceatera et ceux qu'ils rencontrent, nous embarque dans un récit effréné, au suspens haletant, qui parvient à incarner les réflexions nombreuses disséminées çà et là dans le texte, réflexions portant aussi bien sur le monde actuel que son avenir et celui des relations entre les hommes. Un de ces romans salutaires, qu'on aimerait mettre entre toutes les mains.