La Cité des Saints et des Fous (J.VanderMeer)
Voilà un billet bien compliqué à écrire.
Pas seulement parce qu'une flemmingite foudroyante (et de bonnes occupations IRL) m'ont fait déserter ce blog pendant près d'un mois, non, vraiment, parce qu'il y a un truc qui coince avec ce
bouquin.
Il s'ouvre avec l'histoire de Dradin, missionnaire fraîchement débarqué d'Ambregrisqué d'un voyage catastrophique, arrivant dans la cité d'Ambregris. Un visage entr'aperçu par une fenêtre lui retourne les sens: c'est cette femme qu'il aime, qu'il veut!
L'histoire narrée par ce livre n'est pas celle de Dradin... mais celle d'Ambregris. Une cité à l'histoire complexe, à travers laquelle l'auteur se propose de nous entraîner, faisant revivre sous nos yeux les premiers temps, l'arrivée des hommes, leur rencontres avec les Champigniens, étranges autochtones bien plus offensifs qu'il y paraît. Ambregris, cité de mystère et de violence, surtout lors de la fameuse fête du Calmar d'eau douce... Le calmar a lui aussi la part belle dans ce livre, qui nous offre un traité à son sujet. Ainsi que quelques documents échappés de l'hôpital psychiatrique...
"Ce livre" car ce n'est pas vraiment un roman. Plutôt une prouesse, un moment de folie qui s'est prolongé par l'auteur qui, comme bien souvent les êtres déraisonnables qui écrivent le fait avec brio. Et ne parlons même pas de l'enfer qu'a du être la traduction... S'il y en a un qui a bien du mérite, au fond, c'est Gilles Goulet!
Ce livre, donc, se compose de textes très différents, qui construisent nombre de mystères plutôt qu'ils ne les résolvent. Si la langue est belle, si l'irruption du personnage de l'écrivain fou donne une dimension fascinante à l'ensemble, si à plusieurs reprises j'ai objectivement pensé "c'est un sacré bouquin"... j'ai finalement pris peu de plaisir à cette lecture.
Pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, elle a duré, duré... certaines parties se dévorent (les nouvelles, les lettres de l'HP), mais d'autres m'ont paru interminables. Mon erreur a sans doute été de m'acharner. A
craindre de passer à côté DU détail qui fait de ce livre un chef d'oeuvre, à persister à lire encore un paragraphe, puis encore un autre, avant de passer à autre chose pour la soirée... Sans en
avoir développé du dégoût pour autant, je ne m'y suis pas épanouie.
Et pourtant... j'aurais tendance à penser que si, c'est un chef d'oeuvre. Seul un esprit génialement malade a pu concevoir un truc pareil et le mener à bien... toutefois ce livre fait partie de ceux qui ne m'ont pas fait vibrer.
(en plus de m'occuper un nombre d'heures de lecture considérable, mais bon, j'étais consentante!)