Les Mensonges de Locke Lamora (Scott Lynch)

Je crois même qu'il fera partie des rares élus que j'irai acheter après les avoir empruntés. Ils sont peu nombreux, et celui-là mérite vraiment de figurer dans ma bibliothèque.
Comme le Quadrille des assassins, j'ai découvert ce roman dans le Magazine Littéraire de décembre, dans une liste de lectures conseillées pour découvrir le genre. Lui non plus me m'évoquait rien, que ce soit par le titre ou le nom de l'auteur, et il aurait vraiment été dommage de passer à côté d'une telle merveille.
Locke Lamora est le chef des Salauds Gentilshommes, bande de voleurs installés dans les sous-sols de la Ville-Etat de Camorr. A l'instar des autres bandes, les Salauds versent un pourcentage de leurs gains au Capa Barsavi, grand ponte de la pègre garant d'un accord passé avec le gouvernement local sous le nom de Paix Secrète. Le fonctionnement est simple: les voleurs volent pour vivre, mais pas n'importe comment, ni à n'importe qui (Scott Lynch aurait-il lu Pratchett?)
A priori, rien ne distingue les Salauds Gentilshommes des autres bandes. Et pourtant.
Élevés dès leur plus jeune âge par le vieux Chains, prêtre apparemment aveugle de Perelandro, ces voleurs sont plurilingues, maîtrisent les Arts culinaires et le moindre élément d'étiquette nécessaire en haute société. Ils ne sont pas de simples pickpockets comme tout le monde le pense, mais bien la plus géniale association de malfaiteurs de la ville, capables de se grimer de mille façons pour soudoyer les plus hautes fortunes de Camorr.
Je n'ose aller plus loin dans mon résumé, de peur de gâcher l'immense plaisir de la découverte que procure ce roman. Le quatrième de couverture le compare à Arsène Lupin et Oliver Twist, et pour une fois, je suis d'accord avec les éditions Bragelonne: le personnage de Locke Lamora est digne de ces noms et de ses prédécesseurs de la cambriole dans la littérature mondiale.
Non seulement, le personnage de Locke et ses acolytes sont hauts en couleur et minutieusement travaillés, mais ils s'inscrivent dans une intrigue riche en rebondissements, dont certains sont même imprévus, ce qui n'est jamais gagné dans ce type de littérature. De plus, l'écriture, malgré le filtre de la traduction, est d'une grande finesse, ce qui relève parfois de l'exploit face au langage fleuri de la pègre ici mise en scène, ou lors de scène de tortures qui rappellent que le monde n'est pas angélique... aussi imaginaire soit-il.
A conseiller, sans hésitation aucune! Ce roman est tombé à point nommé pour moi en cette période houleuse (le bel euphémisme!) au collège et m'a permis d'oublier un temps la violence réelle dans laquelle je travaille au quotidien. A lire, relire, et garder sous la main!
Seul problème à présent: quelle lecture est digne de suivre, en attendant la suite?
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