L'homme électrique (Victor Fleury)
Le pouvoir de l'électricité règne en cette fin de XIXe siècle, au-dessus peut-être de l'Empereur Napoléon IV qui domine l'Europe. L'Homme Electrique, androïde fabuleux capable d'héberger des personnalités et d'endosser le rôle de leurs possesseurs précédents, est à son service, sous les ordres du ministre Larsan. Son existence et ses capacités sont tenues secrètes, sauf pour quelques initiés dont la comtesse de Cagliostro et Vacher, moine défroqué et violent.
Or, l'homme Electrique développe une vraie personnalité, au-delà des ré-initialisations qu'il subit chaque fois qu'il fait mine de trop s'émanciper. Une mémoire, une conscience, une âme peut-être même, subsiste en lui. Le roman s'ouvre sur la résistance d'une personnalité un peu plus forte que les autres, celle du jeune vénitien Tancredo, puis de la découverte d'un complot visant à attaquer l'Europe de Napoléon. Michel Strogoff lui-même, excusez du peu, est à Venise, et souhaite l'adhésion du Doge à un projet de trahison du tsar...
Ambiance roman d'aventures steampunk, célébrités à foison (la Cagliostro et Strogoff, mais aussi Dracula, Arsène Lupin, et j'en passe), L'Homme électrique est un divertissement de forme très classique et efficace, ponctuée par les états d'âme d'une machine qui se demande à quel point elle en est une, et ce qu'il en vraiment de l'humanité. Un bonne détente, une fois passée les premiers chapitres : la transition était difficile après la prose poétique de Damasio !
PS : Il s'agit d'une suite à l'Empire électrique, parfaitement lisible de manière autonome.