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  Journalsemilitteraire

Seul le silence (R. J. Ellory)

6 Novembre 2018 , Rédigé par Angua Publié dans #Lectures classiques, #Lectures curieuses, #thriller

Presque une sortie de zone de confort, avec un thriller prêté par un collègue avant les vacances. Où je me dis qu'il faudrait un jour que je me penche sérieusement sur la sens du mot "thriller", qui me semble de plus en plus obscur quand un roman ainsi estampillé me tombe dans les mains.

 

Le narrateur, Joseph, n'a qu'une douzaine d'années quand les meurtres commencent dans une ville de Géorgie, loin du monde. Un assassinat glaçant, une fillette découpée en morceaux après subi des sévices qui n'ont pas à être évoqués en présence d'un enfant. Orphelin de père, il vit seul avec sa mère et va à l'école où Mademoiselle Alexandra l'encourage à écrire depuis qu'elle a trouvé chez lui un talent marqué et le goût des mots. Son quotidien se partage entre la classe et les jeux avec les copains, dont les enfants des Kruger, famille allemande exilée en cette période de Seconde Guerre Mondiale. Les seuls, avec le vieux Reilly, à être présents auprès de Joseph et sa mère.

Les années passent et d'autres meurtres ont lieu, ébranlant sérieusement la communauté. Joseph grandit, s'interroge, voit changer le regard des gens sur les Kruger et la suspicion se développer jusqu'au jour où leur ferme brûle, causant la mort de la petite Elena. Pour lui, elle fera toujours partie des victimes du monstre...

La force de ce roman est d'être un polar sans être un (peut-être les spécialistes du genre me jetteront-ils des pierres... je les pardonne, je râle assez sur les commentaires naïfs sur des romans de SF), la quête du meurtrier n'est finalement qu'une recherche annexe dans cette histoire, qui est en réalité celle d'une vie fragile, marginale, artiste, marquée au fer rouge par la violence et les horreurs de la vie. C'est l'histoire d'un homme, indifférent au regard que la société porte sur lui dans l'espace confiné d'une petite ville du sud, qui part se construire et vivre enfin à New York, pour écrire. Les traumatismes restent là et il ne parvient jamais à laisser totalement de côté la question du coupable jamais identifiée, pas même quand la justice voit en lui en meurtrier.

Une lecture que j'ai dévorée. Vite. Dans l'urgence de vivre de Joseph. Et adorée.

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