La miséricorde de l'ancillaire (Ann Leckie)
... ou la fin d'un série qui s'essouffle.
J'avais littéralement adoré La Justice de l'ancillaire, puis été un peu déçue par sa suite, L'épée de l'ancillaire. J'espérais que l'ennui venait de l'effet "ventre mou" d'un milieu de série, mais...
Mais bref. Brecq et son équipage attendent de pied ferme des nouvelles d'Anaander Mianaaï (branche dissidente de sa personnalité) sur la station Athoek, tandis que Vaisseau et Station s'interrogent sur une éventuelle indépendance, et qu'on ne se demande plus depuis belle lurette qui est homme, femme, ou autre (détail qui, à mon sens, n'en est pas : passé la surprise et l'effort mental d'adaptation nécessaire dans les premiers tomes, je me suis aperçue en cours de lecture que mon cerveau s'en accommodait maintenant sans aucun problème)
La guerre se prépare... mais les combats sont feutrés et pleins de savoir-vivre ici. Et c'est ainsi qu'on s'ennuie presque, malgré la présence incongrue d'une traductrice presger (ces aliens incompréhensibles par le monde connu), dont la découverte du monde du Radch fait sourire. Bien peu présente, elle sauve pourtant une atmosphère toute en politesse, où l'essentiel semble être de boire du thé dans de jolis bols, quelles que soient les circonstances.
Regret mâtiné de la joie (du soulagement ?) de finir cette série et d'enfin savoir où tout cela nous menait, mais... où j'en viens à me dire que finalement, peut-être le premier tome aurait suffi. La force de la nouveauté de l'univers, la quête de Brecq, sa relation à Seivarden, les problématiques d'une IA qui gagne son indépendance quand cela est censé ne jamais arriver, ces éléments aboutissaient à une alchimie forte et fascinante, qui rappelait à quel point les mondes "de l'imaginaire" ouvrent des possibles, et je regrette que l'auteur n'ait pas réussi à prolonger ce souffle. Objectivement, La Miséricorde de l'ancillaire a un charme bien pâle après ce qui le précède.
Et hop, un titre de plus lu dans le cadre du ChallengeABCImaginaire2018 !