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  Journalsemilitteraire

Niaiseries de fin d'année

31 Décembre 2011 , Rédigé par Angua Publié dans #Lectures d'après Minuit

Non, Noël n'est pas une fête joyeuse pour tout le monde, et chaque année, plus vite c'est oublié, et mieux je me porte.

Pour mieux faire passer la pillule et vraiment reposer mon cerveau, deux lectures qui sortent de mes habitudes dans ce billet.

 

Commençons avec celle suggérée par le blog de Lisbei, dans un article où elle présente son utilisation des liseuses qui s'avère exactement la même que la mienne: du gratuit, du libre de droit, et ainsi pléthore de découvertes.

Là, on peut dire que j'ai découvert. Totalement. J'avais déjà tâté du J'ai Lu Pour elle (dur), j'apprécie une bonne niaiserie de Bit-Lit de temps en temps, mais, n'était-il pas temps, pour ma culture personnelle d'enfin reprendre tout ça à la base et de lire un Harlequin, un vrai de vrai? Pour les curieux, vous pouvez toujours cliquer, il y a du choix. Mais l'eau m'avait été mise à la bouche pour celui-ci:

morsure.jpg

... La Morsure de la passion, de Michele Hauf. Toute une promesse.

Ravin est une (puissante) sorcière qui a vaincu un (puissant) vampire, Nikolaus ! Or, damned ! Nikolaus est un phénix, i.e. un uber-vampire qui renait de ses cendres ! Forcément, il est de mauvais poil après un douloureux retour à la vie et bien décidé à régler son compte à Ravin. Comme il est vraiment hors du commun, il parvient à pénétrer chez elle malgré les (puissants) sortilèges protégeant son appartement et là... paf, patafrac, l'inattendu, l'impossible, ce dont personne n'aurait pu se douter arrive: un triste accident fait boire à Ravin la moitié du philtre d'amour préparé pour le Diable (on ne rigole pas: elle lui a laissé son âme en gage et doit lui rendre trois services pour la récupérer), Nikolaus, bien décidé à se débarrasser de ravin la mord et... le philtre fait son effet. Voilà notre vampire amoureux. Voilà de folles nuits d'amour. Voilà un suspens à la limite du soutenable: malgré tout ce qui les sépare (ah oui, il y a aussi de vagues personnages secondaires vampires et loups-garou, qui s'affrontent et sont d'avis que Ravin ferait mieux de mourir), leur amour survivra-t-il à la fin des effets du philtre?

 

Ah... Contrairement à ce que je pensais, je ne me suis pas amusée à cette lecture. J'ai même joué la mauvaise élève et lu plus d'une page en diagonale. L'avantage de ce roman, c'est que même ainsi, on ne risque pas de passer à côté d'une info essentielle: c'est très pédagogique, tout est très bien expliqué, répété, et ré-expliqué, au cas où, par exemple, le lecteur distrait n'ait pas compris à quel point Nikolaus "a envie de faire l'amour à Ravin" ou à quel point cet amour est conter nature.

C'est agaçant, mais à la limite, ce n'est pas ça qui m'a réellement gêné.

Non.

Ce qui m'a mise hors de moi, c'est l'image scandaleuse de l'amour, des hommes et des femmes. En vrac:

- L'amour est une pulsion incontrôlable. Quand on tombe amoureux, on a follement envie de "faire l'amour" (oui, c'est une citation, l'expression se répète à peu près chaque page, les synonymes, c'est trop demander). Après, éventuellement, on discute, mais dans tous les cas, on a envie de faire sa vie avec l'autre et d'avoir des enfants (oui, comme ça, d'un coup, brutalement, on passe d'un fier guerrier indépendant ou d'une grande sorcière rebelle à la famille rêvée avec enfants, monospace, labrador, pavillon & co)

- Les hommes: "Seuls les idiots perdaient leur temps à réfléchir. Les vrais hommes agissaient." Ceci n'est pas une citation hasardeuse, voilà un parfait portrait des personnages masculins. Les hommes munis de neurones apprécieront.

- Les femmes: "Mais il y avait des choses qu'une femme sensée(sic) ne refusait jamais : les bouquets de roses, les bijoux hors de prix et les aventures érotiques exceptionnelles." Enjoy.

... au final, un roman totalement navrant. Même les détails amusants n'ont pas suffi à relever le tout à mes yeux (le Diable apparait sous les traits de Johnny Depp, Nikolaus est un scientifique insensible aux croix)...

D'autres avis chez Lisbei , chez Vert, chez Val, chez Gromovar, chez Cédric Jeanneret.

 

liens.jpgPour me détendre, j'ai enchainé sur de la bit-lit moins affligeante, voire même, plus consistante avec Les liens du sang de Patricia Briggs. Nous retrouvons Mercy Thompson, mécanicienne élevée chez les loups-garou car elle a la particularité d'être une changeuse, c'est-à-dire de se transformer à volonté en coyote. Son ami Stefan, vampire de son état, lui demande de l'accompagner à un rendez-vous sous sa forme animale. Là, c'est le drame : alors qu'il pensait avoir affaire à un vampire venu dans le coin sans se présenter à l'essaim (politesse élémentaire chez les vampires), il s'agit d'un démonologue, truc bien plus dangereux, pour tout le monde, humains, fays, loups-garou et vampires. Heureusement la nature bien particulière de Mercy permet d'envisager une solution.

Vite lu, ce sera vite oublié, mais au moins, je ne me suis pas agacée à chaque cliché et le rythme de l'ensemble fait que le tout se dévore vite. Et là, les neurones se reposent, sans même se révolter.

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L
<br /> cette lecture harlequinesque ne m'a pas amusée non plus. je suis à deux doigts de me dire que l'idée était stupide même s'il faut arpenter les territoires inconnus (et maintenant je pourrai dire<br /> du mal de Harlequin sans remords ^^)<br />
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A
<br /> <br /> Ah mais non, ce n'est pas l'idée qui était stupide, mais le livre en lui-même ! Et comment le savoir sans l'avoir lu ? On pourra dire du mal en connaissance de cause, avec le vague regret de se<br /> dire que l'image qu'on en avait n'est pas fausse... la réalité est peut-être même pire que ce à quoi je m'attendais.<br /> <br /> <br /> <br />