Léo Loden, ou l'art des lectures involontaires

Voilà un moment que je voulais l'écrire, cet article.

Dans les dégâts collatéraux de la maternité, on ne parle pas assez des lectures involontaires auxquelles on est confronté. Oh, allez, si, des lamentations (justifiées) sur T'choupi & Consort, on en trouve, mais s'il bien une chose dont je n'étais pas prévenue, c'était de l'urgence à ranger les BD des limbes. Les BD des limbes ? Celles qui s'alignent tout en bas d'une bibliothèque, pour lesquelles je n'ai pas d'affection particulière, ou pas d'envie de lecture. Les limbes, quoi. Une espèce d'entre-deux fourre-tout.

A ras du sol... à portée de mains novices. Qui peuvent, par la violence du destin, découvrir ceci :

Une tractopelle. L'incarnation du bonheur. Et des flammes promesses de pompiers.

C'est ainsi que le calvaire commença. S'il n'y avait que celui-là, encore... mais la fatalité veut que nous ayons une bonne douzaine de tomes de Léo Loden, qui ne m'attiraient pas particulièrement. Qui ne m'attiraient pas, MOI...

Léo Loden, détective marseillais, étais commissaire et a quitté la police pour une raison que j'ignore faute de m'y intéresser. Il est accompagné dans ses enquêtes par son Tonton, sa petite amie Marlène est elle-même dans la police et il résout toutes les affaires. C'est franchouillard, un peu sexiste, et honnêtement, on ne peut pas dire que j'apprécie. Ni que j'en ai lu un album du début à la fin de manière traditionnelle, d'ailleurs.

Oh, un accident ! Spoiler : cet album contient aussi des scènes de bricolage avec tournevis.

Parce qu'il y a bien un an et demi que, grâce à Léo Loden, je sais lire une BD selon cette méthode bien particulière du "je m'attarde sur cette image, je sais qu'il vaut mieux sauter cette page, et je réinvente les dialogues". Soyons clair : Léo Loden restera un héros de son enfance (hélas), mais ce n'est pas pour les enfants... et après l'avoir beaucoup feuilleté, je suis assez sûre de moi : je n'aime pas. Ce qu'on ne ferait pas pour sa descendance, quand même.